Peter Gabriel / Secret World Tour (1993) / Paris Zénith

Le contexte : Au sommet de sa gloire, Peter Gabriel achève une tournée mondiale en passant par Paris. Le fondateur de Real World, label de world music qui permet à des musiciens du monde entier de se faire connaître du grand public, a coloré sa musique de multiples influences piochées ça et là augré de ses rencontres intercontinentales. "Us", le support de la tournée, est un "gros album", dans la même veine que le précédent "So", sans connaître toutefois le même succès. Gabriel vient de se produire à Bercy deux jours avant et il ajoute un concert surprise au Zénith pour tous ceux qui, comme moi, n'étaient pas au POPB. Le concert : Brad, mon pote, m'accompagne. Si je suis Gabriel depuis Genesis, Brad est tombé dedans avec "So", l'album aux pépites (Red Rain, Don't Give Up, Sledgehammer, Mercy Street...). Pas de fosse sur ce concert, alors tout le monde prend place sur les gradins du Zénith, comble évidemment. L'équipe "gabrielienne" est au complet. Parmi les fidèles (on les retrouvera dix ans plus tard sur la tournée "Growing up live"), le bassiste Tony Levin et le guitariste David Rhodes, accompagnés d'un p'tit français à la batterie dont on parle beaucoup : Manu Katché. Le concert est sublime, un pur moment de plaisir qui laisse bouche bée à chaque chanson. On est au spectacle animé, avec cabine téléphonique so british, arbre feuillu et trappes pour entrer et sortir de scène à volonté. Gros cartons : Sledgehammer et l'antique mais inusable Solusbury Hill. ÉNORME ! La suite : L'album suivant de Peter Gabriel, "Ovo", est un concept-album réalisé pour l'inauguration du Millenium à Londres, en 2000. On était resté sur notre faim quand sort enfin "Up", en 2002. L'attente, trop longue, nous a rendu exigeants. On retrouve la patte du grand Peter mais celui-ci nous livre de grandes interrogations existentielles sur le devenir d'un artiste redevenu un homme parmi ses semblables. La nouvelle paternité, à 50 ans passés, laisse aussi des traces... Je ne manque pas le retour parisien de Peter Gabriel qui se produit presque en catimini à la Mutualité, au printemps 2003. Quelques spotlights et pas de chichis : cela sent le rodage d'une grande tournée qui s'annonce... Le maître a bien changé : 10 kg en plus, des cheveux en moins et un jeu de scène quasi inexistant. Reste la voix, aigüe et rapeuse à la fois et des yeux qui semblent montrer le chemin de la sagesse...